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Restauration de wagons d’époque pour un train touristique en Espagne

Sous Juanma Miranda, Madera-Sostenible

Restoration of Vintage Carriages for a Tourist Train in Spain

Auteur : Juan Manuel Miranda, MADERA-SOSTENIBLE; Montage vidéo et production : Ignacio González, UTOPIA FILMMAKERS

 

Des wagons de voyageurs de ce type, en bois, ont été produits en Espagne jusque dans les années 1930. Un total de 406 unités ont été réalisées et ont servi de voitures de troisième classe pour les trains de voyageurs qui longeaient la côte espagnole. Malgré l’apparition des wagons métalliques, les compagnies de chemins de fer étaient réticentes à l’idée d’en commander, notamment en raison de la chaleur des étés espagnols et de la facilité à conserver la fraîcheur dans les wagons en bois.

 

 

En 1972, la troisième classe passagers a été supprimée, et les compagnies ont dû choisir entre transférer les wagons en bois en seconde classe ou cesser leur utilisation. Le prix d’une réhabilitation était cependant trop élevé, et les wagons ont changé d’usage.  Ils ont été transformés en logements, en ateliers mobiles, en boutiques, en écoles, et l’un d’eux sert même actuellement de salle de réunion au siège de RENFE Viajeros.

Les wagons d’époque en bois ont été réintroduits dans les années 1980 avec le touristique « Train de la Fraise » : un trajet très populaire en wagons d’époque de Madrid à Aranjuez, qui revient sur nombre d’attractions de la communauté madrilène.

 

 

Le « Train de la Fraise » se compose de quatre voitures et de deux fourgons. Cependant, le temps et l’humidité ont progressivement détruit les éléments en bois de la structure, nécessitant de ce fait une rénovation complète.

« Nous nous sommes immédiatement heurtés à un problème : il nous fallait des dessins des wagons afin que la personne chargée de leur restauration puisse conserver le design original, explique Juan José Peña, technicien spécialisé à RENFE Viajeros. Nous avons respecté la Charte de Riga, qui nous rappelle d’une part que le but d’une restauration est de préserver et de révéler l’importance d’un héritage culturel, et d’autre part, que ce processus doit préserver l’authenticité (y compris dans la méthode, le design, les matériaux et la réalisation), pour apporter un témoignage convaincant du sens de cet objet. »

 

 

Lorsque les plans originaux indiquaient que le bois devait être du chêne, on utilisait du chêne. Dans d’autres cas, lorsque les plans indiquaient que le revêtement externe devait être en teck (un bois actuellement indisponible), c’est un bois aux caractéristiques similaires, l’« iroko », ou « teck africain », qui a été choisi.

« Nous avons désossé ces voitures sans savoir ce qui nous attendait, uniquement sur la base de plans vieux de plus d’un siècle, car les voitures elles-mêmes ont près d’un siècle. »

 

 

Les quatre wagons du « Train de la Fraise » ont été construits en 1920, 1923, 1927 et 1929 par des fabricants différents, donc avec des différences de design. Le dernier wagon, le plus récent, apparaît dans la vidéo. Curieusement, c’est le plus ancien (1920) qui était dans le meilleur état.

Dans ce projet, le menuisier Emilio González Rodriguez a été invité à travailler sur les wagons, et en particulier sur la production des éléments en bois. Il est arrivé dans les ateliers de RENFE Viajeros avec sa scierie mobile Wood-Mizer LT20.

 

 

« Je suis un fan de Wood-Mizer ! Cette machine est mon meilleur assistant ! déclare Emilio. Grâce à ma scierie, j’ai effectué la majeure partie du travail de restauration des wagons. La scierie Wood-Mizer ne sert pas seulement à scier des bûches. La machine effectue des coupes précises, ce qui est très important pour les pièces individuelles. J’ai économisé beaucoup de bois et beaucoup de temps. »

La scierie LT20 possède un système électrique incorporé qui enregistre les dimensions de planche requises dans la mémoire du microprocesseur, rendant son utilisation souple et rapide.

 

 

Au début du projet, il fallait 16 poutres pour chaque voiture. À la fin, il y en avait peut-être 40. Emilio a fabriqué des pièces individuelles pour la totalité des fenêtres et des volets, soit vingt dans chaque wagon. Puis, il s’est occupé de l’intérieur : rampes, mains courantes, planchers. « Et vous savez ce qui compte le plus, pour moi ? C’est que j’aie fait tout ça tout seul ! Au moins une personne de plus aurait été nécessaire avec une scierie standard. »

La scierie d’Emilio est agréée pour le transport routier. « Comme ma Wood-Mizer a un moteur Diesel, je l’ai amenée avec ma voiture. Tout le monde était stupéfait et m’a dit : « Oui, une voiture comme ça, c’est ce qu’il nous faut, ici ! » ».

 

 

« C’est une machine rapide et précise, que vous garderez toute votre vie si vous en prenez soin. C’est l’idéal pour un charpentier. On peut l’utiliser à l’atelier et globalement n’importe où. Les distributeurs Wood-Mizer en Espagne m’ont appris à m’en servir. Je peux toujours les appeler si j’ai des questions », explique Emilio.

 

 

Le projet a également impliqué Andrea Novosad, une restauratrice. Elle a travaillé sur la restauration des éléments préservés. Elle a également traité les parties en bois contre les xylophages, a harmonisé les teintures et réalisé les finitions. Pour les parties métalliques, le processus fut similaire ; il a impliqué le ponçage et la peinture avec un vernis protecteur et anti-corrosion.

 

 

« Les parties neuves ont été fabriquées avec la scierie Wood-Mizer. Mon travail est de les protéger, de les peindre et de faire les finitions, explique Andrea. Ce que j’aime dans ces voitures, c’est l’ingénierie incroyable qu’ils recèlent. Ce n’est pas juste une boîte recouverte de planches en bois. Les systèmes d’assemblage, de décharge et d’attache sont bien pensés ; ils méritent d’être étudiés et préservés. C’est une chance incroyable que ces vieux wagons n’aient pas disparu ! »